Source : Building Pattern Libraries With Shadow DOM In Markdown de Heydon Pickering


S’il est un domaine où les générateurs de site statique se sont rapidement imposés c’est bien celui des sites de documentation. Avec la nécessaire rationalisation des interfaces multi-supports, beaucoup d’équipes en charge du front-end doivent aujourd’hui maintenir une bibliothèque de composants qui sert de référence à toutes les équipes et qui permet donc d’assurer la cohérence et l’évolutivité des composants dans les diverses sites et applications web de l’entreprise. Un composant comme un formulaire de recherche associe du code HTML, du CSS et du JavaScript et il n’est pas forcément aisé d’isoler le comportement de vos composants quand vous les insérez en tant qu’exemples dans une documentation. Heydon Pickering, consultant UX et accessibilité chez Paciello Group et auteur du livre Inclusive Design Patterns s’est dit qu’il pouvait tirer parti des fonctionnalités de templating et de modularisation du générateur Hugo pour mener à bien cette tâche, il nous explique tout cela en détail. Une bonne occasion pour découvrir les fonctionnalités liées aux snippets de code dans Hugo et d’apprendre à créer des éléments Shadow DOM en JavaScript.

Il y a des gens qui détestent écrire de la documentation et d’autres qui détestent écrire tout court. Il se trouve que j’aime écrire, sinon vous ne seriez pas en train de lire ceci. Ça tombe bien, car en tant que consultant en Design qui fournit un suivi professionnel, écrire représente une part importante de mon travail. Par contre je déteste, mais alors je déteste les traitements de texte.

Mon workflow habituel de travail avec un traitement de texte ressemble un peu à ça :

  1. Sélectionner du texte que je veux copier dans une autre partie du document,
  2. S’apercevoir que l’application en a sélectionné un peu plus que ce que je lui avais demandé,
  3. Essayer de nouveau, laisser tomber et me résoudre à ajouter la partie manquante (ou supprimer la partie en trop) de la sélection visée plus tard,
  4. Copier-coller la sélection,
  5. S’apercevoir que le formatage du texte collé est quelque peu différent de l’orignal,
  6. Tenter de trouver le style prédéfini qui correspond au texte d’origine,
  7. Essayer d’appliquer le style,
  8. Laisser tomber et appliquer la police de caractère et la taille à la main,
  9. S’apercevoir qu’il y a un espace trop important au-dessus du texte collé, et appuyer sur “Backspace” pour le supprimer,
  10. S’apercevoir que la taille du texte a brusquement changé, car il a été associé au titre qui le précède et a hérité de ses propriétés,
  11. Réfléchir au sens de la vie.

Lorsque vous devez écrire de la documentation pour le web (comprenez des bibliothèques de composants) les traitements de texte ne sont pas simplement désobéissants, mais totalement inadaptés. Idéalement je voudrais pouvoir écrire de manière à pouvoir inclure les composants que je documente dans le flux du texte, et cela n’est possible que si la documentation elle-même est écrite en HTML en CSS et en JavaScript. Dans cet article, je vais vous montrer comme inclure facilement des démos de code dans des documents Markdown avec l’aide de snippets et de l’encapsulation du Shadow DOM.

Un M, une flèche qui pointe vers le bas et un détective caché dans l’obscurité pour symboliser Markdown et Shadow Dom

Un M, une flèche qui pointe vers le bas et un détective caché dans l’obscurité pour symboliser Markdown et Shadow Dom

CSS et Markdown

On pourra dire ce qu’on veut sur CSS, c’est un outil de composition certainement plus consistent et plus sûr qu’un éditeur WYSIWYG ou qu’un traitement de texte. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de boîte noire renfermant des algorithmes de haut-niveau qui essaient de deviner où les styles doivent vraiment s’appliquer. Au contraire, c’est beaucoup plus explicite : vous définissez les circonstances dans lesquelles les styles s’appliquent aux éléments) et ces règles sont respectées.

Le seul problème avec CSS c’est que ça vous demande d’écrire du HTML en contre-partie. Même les amoureux du HTML voudront bien concéder que c’est pénible lorsque vous souhaitez simplement écrire de la prose. C’est là où Markdown entre en jeu. Avec sa syntaxe concise et son jeu de fonctionnalités réduit à l’essentiel, il offre une façon d’écrire qui est simple à apprendre et qui peut tirer parti — une fois converti automatiquement en HTML — des fonctionnalités de composition puissantes et prédictives de CSS. Ce n’est pas par hasard qu’il est devenu le format de facto des générateurs de site statique et des plate-formes moderne de blog comme Ghost.

Pour des besoins plus complexes, quand un balisage spécifique est requis, la majorité des parseurs Markdown vous permettent d’écrire directement du HTML. Toutefois, plus il y a de balisages complexes, moins vote système de création est accessible aux personnes moins techniques, ou à ceux qui n’ont pas beaucoup de temps et de patience. C’est là où les snippets de code rentrent en jeu.

Les shortcodes d’Hugo

Hugo est un générateur de site statique écrit en Go — un langage polyvalent compilé développé par Google. Grâce à la parallélisation (et sans doute, à d’autres fonctionnalités bas-niveau que je ne comprends pas vraiment), Go permet à Hugo d’être un générateur de contenu statique ultra-rapide. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles Hugo a été sélectionné pour la nouvelle version du site de Smashing Magazine.

En dehors de la performance, il fonctionne de la même manière que les générateurs en Ruby ou en NodeJS avec lesquels vous êtes peut-être déjà familiers : du Markdown et des méta-données (en YAML, TOML ou JSON) transformés à l’aide de modèles. Sara Soueidan a écrit une excellente introduction aux principales fonctionnalités d’Hugo.

Pour moi la fonctionnalité qui tue dans Hugo c’est son implémentation des snippets de code. Les habitués de WordPress seront peut-être déjà familiers avec ce concept : un raccourci syntaxique destiné principalement à insérer des bouts de codes complexes ou issus de services tiers. Par example WordPress inclus un raccourci pour Vimeo qui prend juste l’ID de la vidéo Vimeo en question.

[vimeo 207263942]

Les crochets indiquent que le contenu doit être traité et remplacé par le balisage HTML complet lorsque le contenu est parsé.

À l’aide des fonctions de templating de Go, Hugo fourni une API très simple pour créer des shortcodes personnalisés. Par exemple, j’ai créé un shortcode CodePen très simple que peux inclure dans mon contenu en Markdown :

Un peu de contenu en Markdown avant le shortcode. Aliquam sodales rhoncus dui,
sed congue velit semper ut. Class aptent taciti sociosqu ad litora torquent.

{{ <codePen VpVNKW> }}

Un peu de contenu en Markdown après le shortcode. Nulla vel magna sit amet dui
lobortis commodo vitae vel nulla sit amet ante hendrerit tempus.

Hugo recherche automatiquement le modèle nommé codePen.html dans le sous-dossier shortcodes pour pouvoir parser le shortcode pendant l’étape de compilation. Mon implémentation ressemble à ça :

{{ if .Site.Params.codePenUser }}
  <iframe height='300' scrolling='no' title="démonstration CodePen" src='//codepen.io/{{ .Site.Params.codepenUser | lower }}/embed/{{ .Get 0 }}/?height=265&theme-id=dark&default-tab=result,result&embed-version=2' frameborder='no' allowtransparency='true' allowfullscreen='true' style='width: 100%;'>
    <div>
      <a href="//codepen.io/{{ .Site.Params.codePenUser | lower }}/pen/{{ .Get 0 }}">Voir la démo sur CodePen</a>
    </div>
  </iframe>
{{ else }}
  <p class="site-error"><strong>Attention :</strong> Le paramètre <code>codePenUser</code> n'a pas été renseigné dans le fichier <code>config.toml</code></p>
{{ end }}

Pour vous faire une meilleure idée de la manière dont fonctionne le langage de templating de Go, vous devrez consulter l’introduction à Go Template d’Hugo. En attendant, retenez simplement cela :

  • C’est pas super sexy mais c’est très puissant.

  • {{ .Get 0 }} sert à récupérer le premier (et dans cet exemple le seul) argument fourni — l’ID du CodePen. Hugo supporte également les arguments nommés, qui sont déclarés comme des arguments HTML.

  • Le . référence le contexte actuel. Donc .Get 0 signifie “Récupère le premier argument fourni pour le shortcode courant.”

Quoi qu’il en soit, je pense que les shortcodes sont la meilleure chose qui existe depuis le pain de mie en tranches et l’implémentation d’Hugo pour écrire des shortcodes personnalisés est vraiment impressionnante. Je me dois aussi de mentionner qu’il est possible d’utiliser les includes de Jekyll pour parvenir à un résultat similaire, mais je les trouve moins souples et moins puissants.

Démos de code sans tierce partie

J’aime beaucoup CodePen (et toutes les autres aires disponibles pour jouer avec du code), mais on se heurte à des problèmes inhérents à ces plate-formes lorsqu’on veut inclure ces extraits de code dans une bibliothèque de composants :

  • On dépend d’une API et il n’est pas toujours facile de faire fonctionner cela efficacement en mode hors-ligne.

  • Cela ne représente pas un simple composant, c’est une interface complexe à part entière qui embarque les styles du service utilisé.

  • Cela crée du bruit et une distraction inutile alors que le focus devrait être sur le composant.

Pendant un temps, j’ai tenté d’inclure mes démos de composants en utilisant mes propres iframes. Je faisais pointer l’iframe vers un fichier en local qui contenait la page web de la démo. Grâce aux iframes, j’étais capable d’encapsuler les styles et le comportement des éléments sans me reposer sur une tierce partie.

Malheureusement, les iframes sont difficiles à manier et à redimensionner dynamiquement. en termes de complexité de création, cela demande de maintenir des fichiers distincts et de créer des liens. Je préfèrerais pouvoir écrire mes composants in situ et inclure juste le code nécessaire pour les faire fonctionner. Je voudrais pouvoir écrire des démos comme j’écris de la documentation.

Le shortcode demo

Heureusement, Hugo vous permet de créer des shortcodes qui incluent du contenu entre des balises de shortcode ouvrantes et fermantes. Ce contenu est disponible dans le fichier shortcode en utilisant {{ .Inner }}. Imaginons donc que je veuille utiliser un shortcode demo de la façon suivante :

{{< demo >}}
  C’est le contenu !
{{< /demo >}}

“C’est le contenu !” serait accessible via {{ .Inner }} dans le fichier de modèle demo.html qui va le parser. C’est un bon point de départ pour insérer des démos de code en ligne, mais il reste encore le problème de l’encapsulation.

Encapsulation du style

Il y a trois choses dont il faut se soucier pour l’encapsulation des styles :

  • les styles hérités de la page parente par le composant,
  • les styles hérités du composant par la page parente,
  • les styles partagés involontairement entre les composants.

Une solution consiste à bien cibler les sélecteurs CSS de manière à ce qu’ils ne s’appliquent à différents composants ou aux composants et aux pages. Cela voudrait dire utiliser des sélecteurs ésotériques pour chaque composant, et ce n’est pas une possibilité que j’ai envie de considérer, alors que je pourrais écrire du code concis et lisible. Un des avantages des iframes est que les styles sont encapsulés par défaut, donc je pourrais écrire button { background: blue } et être sûr que ce ne sera appliqué qu’à l’intérieur de l’iframe.

Une manière plus simple d’empêcher l’héritage de styles entre composants dans la page est d’utiliser la propriété all avec la valeur initial sur l’élément parent de son choix. Je peux définir cet élément dans le fichier demo.html :

<div class="demo">
    {{ .Inner }}
</div>

Ensuite, je dois appliquer la règle all: initial à toutes les instances de cet élément pour qu’elle se propage aux éléments enfants de chaque instance.

.demo {
  all: initial;
}

Le comportement de initial est assez… particulier. En pratique, tous les éléments affectés sont censés retrouver les styles par défaut du user agent (comme display: block pour les éléments <h2>). Toutefois, l’élément auquel il est appliqué — class="demo" — a besoin qu’on redéfinisse explicitement certains des styles de l’agent utilisateur. Dans notre cas, c’est juste display: block, puisque class="demo" est un <div>.

.demo {
  all: initial;
  display: block;
}

Remarque : all n’est pour l’instant pas supporté par Microsoft Edge mais c’est en considération. À part ça le support est assurément large. Pour nos besoins, la valeur revert aurait été plus robuste et plus sûre, mais elle n’est pas encore supportée.

Faire du shortcode un ShadowDOM

L’utilisation de all: initial ne met pas nos composants en ligne totalement à l’abri de toute influence externe (la spécificité s’applique toujours) mais nous pouvons raisonnablement estimer que les styles sont désactivés puisque nous n’utilisons que la classe demo. Les styles hérités de sélecteurs génériques comme html et body seront généralement exclus.

Toutefois, cela ne règle que le problème des styles issus de l’élément parent sur les composants. Pour empêcher les styles écrits pour les composants d’affecter d’autres parties de la page, nous allons avoir besoin de shadow DOM afin de créer une sous-arborescence encapsulée.

Imaginez que je veuille documenter un élément <button> stylé. J’aimerais pouvoir écrire quelque chose d’aussi simple que l’exemple qui suit, sans craindre que le sélecteur de l’élément button ne s’applique aussi aux éléments button de la bibliothèque de composants elle-même ou à d’autres composants présents sur la même page.

{{< demo >}}
<button>Mon bouton</button>
<style>
button {
    background: blue;
    padding: 0.5rem 1rem;
    text-transform: uppercase;
}
</style>
{{< /demo >}}

L’astuce est d’utiliser la variable {{ .Inner }} du modèle de shortcode et de l’inclure en tant qu'innerHTML d’un nouveau ShadowRoot. On pourrait l’implémenter de cette façon :

{{ $uniq := .Inner | htmlEscape | base64Encode | truncate 15 "" }}
<div class="demo" id="demo-{{ $uniq }}"></div>
<script>
    (function() {
        var root = document.getElementById('demo-{{ $uniq }}');
        root.attachShadow({mode: 'open'});
        root.innerHTML = '{{ .Inner }}';
    })();
</script>
  • $uniq est une variable définie pour identifier le conteneur du composant. Elle est passée à plusieurs fonctions de templating de Go pour créer une chaîne de caractères unique… enfin espérons-le ! — ce n’est pas une méthode infaillible, c’est simplement pour l’exemple.

  • root.attachShadow fait du conteneur du composant un hôte shadow DOM.

  • Je peuple le innerHTML du ShadowRoot avec {{ .Inner }}, qui inclus le CSS maintenant encapsulé.

Autoriser le comportement avec JavaScript

J’aimerais aussi inclure des comportements JavaScript dans mes composants. Au début je pensais que ce serait facile, malheureusement le code JavaScript inséré via innerHTML n’est ni parsé ni exécuté. On peut résoudre ce problème en important le contenu d’un élément <template>. J’ai corrigé mon implémentation en conséquence.

{{ $uniq := .Inner | htmlEscape | base64Encode | truncate 15 "" }}
<div class="demo" id="demo-{{ $uniq }}"></div>
<template id="template-{{ $uniq }}">
    {{ .Inner }}
</template>
<script>
    (function() {
        var root = document.getElementById('demo-{{ $uniq }}');
        root.attachShadow({mode: 'open'});
        var template = document.getElementById('template-{{ $uniq }}');
        root.shadowRoot.appendChild(document.importNode(template.content, true));
    })();
</script>

Maintenant, je peux inclure la démo d’un bouton interrupteur par exemple:

{{< demo >}}
<button>Mon bouton</button>
<style>
button {
    background: blue;
    padding: 0.5rem 1rem;
    text-transform: uppercase;
}

[aria-pressed="true"] {
    box-shadow: inset 0 0 5px #000;
}
</style>
<script>
var toggle = document.querySelector('[aria-pressed]');

toggle.addEventListener('click', (e) => {
  let pressed = e.target.getAttribute('aria-pressed’) === 'true';
  e.target.setAttribute('aria-pressed, !pressed);
});
</script>
{{< /demo >}}

Note : J’ai écrit un article détaillé sur l’accessibilité des interrupteurs pour Inclusive Components.

L’encapsulation de JavaScript

JavaScript n’est pas, à ma grande surprise, encapsulé automatiquement comme CSS l’est dans shadow DOM. C’est-à-dire que, s’il y avait un autre bouton [aria-pressed] dans la page parente situé avant l’exemple de ce composant, alors document.querySelector ciblerait plutôt celui-là.

Ce dont j’ai besoin c’est d’un équivalent de document qui se limite à la sous-arborescence de l’élément demo. C’est possible à faire, mais de manière assez verbeuse :

document.getElementById("demo-{{ $uniq }}").shadowRoot;

Je n’avais pas envie de devoir écrire cette expression à chaque fois que je devais cibler des éléments dans les conteneurs de démo. J’en suis donc venu à écrire un hack dans lequel j’assigne cette expression à une variable demo locale et à des scripts préfixés fournis via le shortcode avec cette assignation :

if (script) {
  script.textContent = `(function() { var demo = document.getElementById(\'demo-{{ $uniq }}\').shadowRoot; ${
    script.textContent
  } })()`;
}
root.shadowRoot.appendChild(document.importNode(template.content, true));

Grâce à cela, demo devient l’équivalent de document pour n’importe quel composant de la sous-arborescence et je peux utiliser demo.querySelector pour cibler facilement mon bouton interrupteur :

var toggle = demo.querySelector('[aria-pressed]');

Remarquez que j’ai entouré le contenu du script de la démo avec une fonction immédiatement exécutée (IIFE) de manière à ce que la variable demo — et toutes les variables traitées et utilisées pour le composant — n’appartiennent pas au périmètre global. Comme ça demo peut être utilisé dans n’importe quel script présent dans un shortcode mais se réfèrera uniquement au shortcode en cours.

Lorsque ECMAScript6 est disponible, il est possible de parvenir à localiser la portée à l’aide du “block scoping” , en entourant les déclarations let ou const de simples accolades. Toutefois, toutes les autres définitions de variables à l’intérieur du block seraient obligées d’utiliser également let et const (et d’éviter var).

{
  let demo = document.getElementById("demo-{{ $uniq }}").shadowRoot;
  // Author script injected here
}

Support de Shadow DOM

Bien tout ce qui précède n’est possible que si la version 1 de Shadow DOM est supportée. Tout a l’air de bien marcher dans Chrome, Safari, Opera et Android, mais c’est plus problématique avec Firefox ou les navigateurs de Microsoft. On peut toujours détecter le support de cette fonctionnalité et fournir un message d’erreur lorsque attachShadow n’est pas disponible :

if (document.head.attachShadow) {
  // Do shadow DOM stuff here
} else {
  root.innerHTML =
    "L'affichage des démos encapsulées demande le support de Shadow DOM. Ce n'est pas le code de la démo en lui-même qui pose problème au navigateur.";
}

Ou alors vous pouvez inclure Shady DOM et l’extension Shady CSS, ce qui veut dire ajouter une dépendance non négligeable (+60KB) et une API différente. Rob Dodson a été assez gentil pour me fournir une démo basique, que je suis ravi de vous partager pour vous aider à vous lancer.

Des légendes pour les composants

Maintenant que notre petite démo de base fonctionne, écrire des démos et les insérer dans la documentation est super simple, pour notre plus grand bonheur. Cela permet de nous poser des questions comme : “Et si je veux ajouter une légende pour identifier la démo ?” C’est parfaitement faisable puisque — comme nous l’avons déjà vu auparavant — le Markdown permet d’embarquer du code HTML.

<figure role="group" aria-labelledby="legende-bouton">
    {{< demo >}}
    <button>Mon bouton</button>
    <style>
    button {
        background: blue;
        padding: 0.5rem 1rem;
        text-transform: uppercase;
    }
    </style>
    {{< /demo >}}
    <figcaption id="legende-bouton">Un bouton standard</figcaption>
</figure>

Toutefois, la seule nouveauté apportée par cette modification est la formulation de la légende. Il serait préférable de fournir une interface de saisie simple, pour faire gagner du temps à mon futur moi — et à tous ceux qui utiliseront le shortcode — et minimiser par la même occasion les possibles erreurs de saisie. C’est faisable en fournir un paramètre nommé au shortcode — ici simplement appelé legende :

{{< demo legende="Un bouton standard" >}}
    … le contenu de la démo …
{{< /demo >}}

Il peut ensuite assez simple d’accéder au paramètre nommé dans le modèle en utilisant {{ .Get "legende" }}. Je peux rentre optionnel l’insertion des balises <figure> et <figcaption> en insérant une condition, comme ça je n’affiche la légende que si elle est passée en argument du shortcode :

{{ if .Get "legende" }}
    <figcaption>{{ .Get "legende" }}</figcaption>
{{ end }}

Voici maintenant à quoi ressemble notre modèle demo.html (le code n’est pas très élégant, mais ça fait le job) :

{{ $uniq := .Inner | htmlEscape | base64Encode | truncate 15 "" }}
{{ if .Get "legende" }}
<figure role="group" aria-labelledby="legende-{{ $uniq }}">
{{ end }}
    <div class="demo" id="demo-{{ $uniq }}"></div>
    {{ if .Get "legende" }}
        <figcaption id="legende-{{ $uniq }}">{{ .Get "legende" }}</figcaption>
    {{ end }}
{{ if .Get "legende" }}
</figure>
{{ end }}
<template id="template-{{ $uniq }}">
    {{ .Inner }}
</template>
<script>
  (function() {
      var root = document.getElementById('demo-{{ $uniq }}');
      root.attachShadow({mode: 'open'});
      var template = document.getElementById('template-{{ $uniq }}');
      var script = template.content.querySelector('script');
      if (script) {
          script.textContent = `(function() { var demo = document.getElementById(\'demo-{{ $uniq }}\').shadowRoot; ${script.textContent} })()`
       }
       root.shadowRoot.appendChild(document.importNode(template.content, true));
  })();
</script>

Une dernière remarque : si jamais je veux autoriser la syntaxe Markdown dans la légende, je peux la faire passer dans la fonction markdownify d’Hugo. De cette manière l’auteur peut s’il le souhaite insérer du Markdown (et du HTML).

{{ .Get "legende" | markdownify }}

Conclusion

De par ses performances et son lot de super fonctionnalités, je trouve qu’Hugo est parfait pour la génération de site statique. Et l’insertion de shortcodes est ce que je préfère. Ici j’ai été capable de répondre à un besoin pour de la documentation, que j’avais depuis un bon moment.

De même qu’avec les web components, une bonne partie de la complexité du balisage (souvent pour rendre le code accessible) peut être masquée à l’utilisateur grâce aux shortcodes. Ici je pense notamment à l’inclusion de role="group" et de la relation aria-labelledby, qui fournit un meilleur support pour “group label” à la balise <figure> — le genre de choses que personne ne prend plaisir à coder plus d’une fois, surtout quand il faut créer des valeurs d’attribut uniques pour chaque instance.

Je crois que les shortcodes d’Hugo sont à Markdown et au contenu ce que les web composants sont à HTML et à la fonctionnalité : une manière de rendre l’écriture plus facile, plus sûre et plus consistante. Il me tarde de voir comment ce curieux petit coin du Web va évoluer.

Ressources